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Edito du Père Benoît-Marie


Le carême, temps de grâce.
Voici que revient, comme tous les ans, le temps du carême, et que nous sommes à nouveau devant une alternative : soit vivre le carême comme la routine d’un folklore qui se perpétue, soit le vivre comme un temps de grâce.

En effet, pour un croyant, il est possible qu’il se passe quelque chose pendant le temps du carême. Il suffit de s’y mettre. Eh bien, s’il s’agit que l’expérience croyante soit quelque chose de concret, il faut se souvenir d’un point important : c’est en tant que membres du corps du Christ que les chrétiens peuvent faire une expérience croyante. Cette recommandation est donnée par un cantique que vous connaissez sûrement : « Devenez ce que vous recevez, devenez le corps du Christ ». Et pour cela, il faut sans doute se représenter ce corps du Christ comme le faisaient les chrétiens du premier millénaire, avant que le discours ecclésial du deuxième millénaire prive le discours du ‘corps du Christ’ de sa signification concrète par le fait de rajouter le qualificatif ‘mystique’ à l’expression ‘corps du Christ’ lorsqu’elle désigne l’Église.

Oui, en appartenant à l’Église, un chrétien est membre du corps du Christ. Et s’il a l’esprit de corps, il se préoccupe du bien du corps entier. Le Christ et la relation que nous avons à lui sont quelque chose de concret dans la mesure où nous nous en préoccupons, ce qui, dans l’Église, signifie que nous prenions nos responsabilités. Sans un tel souci concret pour le corps du Christ, ce dernier reste pour nous une réalité vague et fumeuse …

Ce n’est que lorsque le chrétien supporte le poids et la difficulté de son engagement ecclésial qu’il sait exactement ce que ce corps représente. C’est lorsqu’il essaie de participer à la construction du Royaume annoncé par Jésus que le chrétien sait ce qu’est ce Royaume. C’est lorsqu’il expérimente la fatigue d’un engagement ecclésial, voire son risque, que le chrétien a une idée de ce qu’est la passion du Christ. C’est lorsqu’il accepte de vivre la mort et l’échec dans son engagement qu’il peut expérimenter la résurrection que le Père nous donne à vivre. Oui, la relation au Christ s’expérimente comme le fait d’être membre de son corps. Il est donc question de s’engager et de prendre ses responsabilités.

C’est un carême bon de cette façon-là que nous vous souhaitons.



Père Benoît-Marie.

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